Après plus de quinze années, je retrouve les alchimies et les tirages barytés sous l’agrandisseur.
Je fais table rase : je cesse totalement de scanner mes négatifs et de les imprimer – ce qui était bien pratique et quoi que pas toujours simple. Je retrouve ainsi des sensations à la fois nouvelles et enfouies en moi. Du coup, mes photographies sont plus rares. Chaque image nécessite des heures de laboratoires avant de naitre, singulière, des eaux sombres sous la lanterne rouge.
On va me dire, vous auriez pu le faire avant. Sans doute. Je suis paresseux, on le sait. Et impatient. Et insatiable - de photographie, entre autres.
Le fait de disposer d’un espace personnel pour aménager un laboratoire argentique dans un lieu que j’aime – la maison de mes grands-parents à Aullène en Corse – et où, par la force des choses, je suis la plupart du temps seul, m’a décidé à me lancer une nouvelle fois dans cette belle tradition photographique.
L’aube se lève. Je reste dans l’obscurité.